35 chandelles...

Dans deux ans environ, je frapperai la barre des 35 ans. Ça fait peur, car je n'ai pas l'impression d'avoir accompli grand chose.

Célibataire, pas d'enfants. Par choix. Je vois tellement de "femmes" de 20-25 ans qui sont encore comme des adolescentes de 14 ans et qui s'amourachent de n'importe quel agrès en pensant que c'est de l'amour. J'ai connu une fille qui était prise dans une relation malsaine et sa propre mère l'encourageait à rester dans cette relation parce qu'au moins elle avait un chum. J'avais envie de sacrer une claque en arrière de la tête à cette femme. Je regarde les spécimens de la gent masculine et aucun ne m'inspire de respect. Et si on n'éprouve pas de respect pour une personne, comment pouvoir l'embrasser et coucher avec? Impossible. Mieux vaut rester célibataire. Quant aux enfants, j'en ai eu l'envie par le passé, mais je ne tiens pas à élever un enfant dans la société actuelle. Je lui apprendrais des valeurs, des principes, et ces mots font extrêmement peur de nos jours.

Études? Après une session à l'université j'ai dû me trouver un travail rapidement pour des raisons familiales. Je me suis dit que c'était temporaire, que je pourrais reprendre mon BAC à temps complet après, et que je pourrais toujours le poursuivre petit à petit en travaillant. J'ai trouvé un emploi dans une grande boîte, en finances. J'ai lorgné les promotions, sans les avoir par manque de diplôme. J'ai bossé, j'ai transpiré pour cette boîte. Plus de 10 ans plus tard, on me met à la porte pour des motifs futiles. Je sais bien que les candidats plus jeunes, jeunes loups de la finance, et bardés de diplômes, sont plus intéressants..... Et je n'ai pas fini mon BAC. J'ai l'impression d'avoir gaspillé ces années...

Quand j'avais 15 ans, je regardais ma famille. Mon père vivait de petits boulots, il avait réussi à s'acheter une maison mais c'était loin d'être un palace. Avec un peu d'amour elle aurait pu être très accueillante, mais elle croulait sous un amas de toutes sortes de choses glanées ici et là. Il n'était pas un de ces cas d'amassement extrême, il était juste plutôt bordélique. Mais cette maison, je ne pourrai même pas en hériter un jour car il a décider de la vendre pour se barrer en Floride. Je ne vivais pas là, de toute façon. Je vivais dans un appartement pas très grand, avec ma mère et mon oncle. Je les voyais vivre de l'aide sociale et travailler au noir. Pas très glorieux. Ça me dégoûtait. Je ne connaissais pas grand chose de la vie adulte, mais je savais au fond de moi que c'était plus gratifiant de travailler pour son salaire que de vivre comme ça, à engloutir de la bière et manger des croustilles devant des téléréalités.

C'est à cet âge que je me suis faite une promesse. Je me suis jurée qu'à l'âge de 35 ans (choisi parce qu'il était pile poil entre 30 et 40 ans), j'aurais soit un gros diplôme avec un emploi respectable, soit ma propre entreprise.

J'approche de ce seuil fatidique et le constat est désolant. Mon dernier cours suivi remonte à trop longtemps pour que je puisse finir mon BAC, je devrais tout recommencer. Je n'ai pas d'emploi respectable, je me suis trouvé un poste de caissière dans une banque, travail que je n'aime pas mais qui permet de payer les factures...

J'ai donc décidé de me lancer et de fonder ma propre entreprise. Je ne tiens pas à donner trop de détails (comme vous le savez je tiens farouchement à mon anonymat), mais je peux quand même dire que ça sera dans le domaine de l'hébergement avec service de spa et soins corporels. Je ne sais pas comment ce projet va évoluer, il est au stade embryonnaire, mais je vais suivre les étapes petit à petit en espérant avoir du succès. Peut-être que je soufflerai mes 35 chandelles devant un énorme compte en banque, compte que mon ancien employeur aura envie de gérer mais que je choisirai plutôt de confier à un concurrent. Karma.